Citations de Chateaubriand (courtes)

Il faut être économe de son mépris, étant donné le grand nombre de nécessiteux.
Il suffit qu'une mère voit sourire son enfant pour être convaincue de la réalité d'une félicité suprême.
L'amitié ? Elle disparaît quand celui qui est aimé tombe dans le malheur, ou quand celui qui aime devient puissant.
Les mendiants vivent de leurs plaies : il y a des hommes qui profitent de tout, même du mépris.
Aimer, c'est bien, savoir aimer, c'est tout.
Il ne faut pas être plus royaliste que le roi.
Le vrai bonheur coûte peu ; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce.
La vieillesse est une voyageuse de nuit : la terre lui est cachée ; elle ne découvre plus que le ciel.
L'écrivain original n'est pas celui qui n'imite personne, mais celui que personne ne peut imiter.
C'est une très méchante manière de raisonner que de rejeter ce qu'on ne peut comprendre.
Les institutions passent par trois périodes : celle des services, celle des privilèges, celle des abus.
La menace du plus fort me fait toujours passer du côté du plus faible.
En ce temps-là, la vieillesse était une dignité ; aujourd'hui, elle est une charge.
L'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir ; il porte avec lui l'immensité.
La mort, selon les sauvages, est une grande femme fort belle, à laquelle il ne manque que le coeur.
L'amitié que la présence attiédit, que l'absence efface.
Le salaire n'est que l'esclavage prolongé.
Qu'il est faible celui que les passions dominent ! Qu'il est fort celui qui se repose en Dieu !
La grâce est toujours unie à la magnificence dans les scènes de la nature.
Chaque homme renferme en soi un monde à part, étranger aux lois et aux destinées générales des siècles.
La poésie c'est le chant intérieur.
Les biens de la terre ne font que creuser l'âme et en augmentent le vide.
Plus le visage est sérieux, plus le sourire est beau.
Quiconque craint de se repentir ne tire aucun fruit de ses erreurs.
Suicide. ce moyen qui nous soustrait à la persécution des hommes.
La vieille Europe ; elle ne revivra jamais : La jeune Europe offre-t-elle plus de chances ?
Tous mes jours sont des adieux.
L'âme supérieure n'est pas celle qui pardonne, c'est celle qui n'a pas besoin de pardon.
La sculpture donne de l'âme au marbre.
Ce n'est pas tuer l'innocent comme innocent qui perd la société, c'est de le tuer comme coupable.
Les soins d'une mère pour son enfant sont le fruit de l'expérience de toute sa vie.
Les excès de la liberté mènent au despotisme ; mais les excès de la tyrannie ne mènent qu'à la tyrannie.
Les poètes sont des oiseaux : tout bruit les fait chanter.
La femme a naturellement l'instinct de mystère.
Toute révolution qui n'est pas accomplie dans les moeurs et dans les idées échoue.
Presque toujours, en politique, le résultat est contraire à la prévision.
Comment renoncer aux usances câlines, au confort, au bien-être indolent de la vie ?
Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent.
Tant que le coeur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions.
Je voudrais n'être pas né ou être à jamais oublié.
C'est la providence qui nous dirige, lorsqu'elle nous destine à jouer un rôle sur la scène du monde.
Si l'homme est ingrat, l'humanité est reconnaissante.
Heureux ceux qui meurent au berceau, ils n'ont connu que les baisers et les sourires d'une mère.
Ne dédaignons pas trop la gloire : rien n'est plus beau qu'elle si ce n'est la vertu.
L'amour décroît quand il cesse de croître.
Les Français sont inquiets et volages dans le bonheur, constants et invincibles dans l'adversité.
On transmet son sang, on ne transmet pas son génie.
Religion à part, le bonheur est de s'ignorer et d'arriver à la mort sans avoir senti la vie.
Les moments de crise produisent un redoublement de vie chez les hommes.
Les événements effacent les événements ; inscriptions gravées sur d'autres inscriptions, ils font des pages de l'histoire des palimpsestes.
Le temps est un voile interposé entre nous et Dieu, comme notre paupière entre notre oeil et la lumière.
On se livre d'autant plus vivement aux plaisirs qu'on se sent près de les perdre.
O misère de nous ! Notre vie est si vaine qu'elle n'est qu'un reflet de notre mémoire.
Le péril s'évanouit quand on ose le regarder.
C'est le devoir qui crée le droit et non le droit qui crée le devoir.
Tout ce qui est fixe est fatal et tout ce qui est fatal est puissant.
Tout nous ramène à quelque idée de la mort, parce que cette idée est au fond de la vie.
Ce n'est pas la religion qui découle de la morale, c'est la morale qui naît de la religion.
Il n'est nul besoin d'aimer le monde qui vient pour le voir venir.
Les reines ont été vues pleurant comme de simples femmes.
Il faut des torrents de sang pour effacer nos fautes aux yeux des hommes, une seule larme suffit à Dieu.
L'aiguille ne revient point à l'heure qu'on voudrait ramener.
L'éloquence est un fruit des révolutions : elle y croit spontanément et sans culture.
Hiéroglyphes. Un sceau mis sur les lèvres du désert.
C'est par la mort que la morale est entrée dans la vie.
Le goût est le bon sens du génie.
Les Français vont indistinctement au pouvoir ; ils n'aiment point la liberté ; l'égalité seule est leur idole.
L'amour ? Il est trompé, fugitif ou coupable.
Il est des degrés entre les pauvres comme entre les riches.
Les événements font plus de traîtres que les opinions.
La religion est le seul pouvoir devant lequel on peut se courber sans s'avilir.
En histoire comme en physique, ne prononçons que d'après les faits.
Les plaisirs de la jeunesse reproduits par la mémoire sont des ruines vues au flambeau.
C'est au malheur à juger du malheur.
Mon berceau a de ma tombe, ma tombe a de mon berceau.
Le coeur grossier de la prospérité ne peut comprendre les sentiments délicats de l'infortune.
Je reprends des forces dans le sein de ma mère.
On compte ses aïeux quand on ne compte plus.
On place souvent dans les tableaux quelque personnage difforme pour faire ressortir la beauté des autres.
Il n'y a point de religion sans mystères.
J'ai pleuré et j'ai cru.
On n'apprend pas à mourir en tuant les autres.
Ce que nous gagnons en connaissances, nous le perdons en sentiments.
Il y a une grande analogie entre la tyrannie de tous et la tyrannie d'un seul.
L'histoire n'étale que l'endroit.
Le ciel fait rarement naître ensemble l'homme qui veut et l'homme qui peut.
La vie, sans les maux qui la rendent grave, est un hochet d'enfant.
Si l'on vous donne un soufflet, rendez-en quatre, n'importe la joue.
Il n'y a point d'âge légal pour le malheur.
Les vivants ne peuvent rien apprendre aux morts ; les morts, au contraire, instruisent les vivants.
Les danses s'établissent sur la poussière des morts et les tombeaux poussent sous les pas de la joie.
Hors en religion, je n'ai aucune croyance.
Je ne connais rien de plus servile, de plus méprisable, de plus lâche, de plus borné qu'un terroriste.
Il est moins facile de régler le coeur que de le troubler.
Ne disputons à personne ses souffrances ; il en est des douleurs comme des patries, chacun a la sienne.
Rien n'est plus naturel que la conscription, qui convient au despotisme, convienne aussi à la démocratie.
L'histoire n'est pas plus reconnaissante que les hommes.
Il paraît qu'on n'apprend pas à mourir en tuant les autres.
Le monde ne saurait changer de face sans qu'il y ait douleur.
La mort ne révèle point les secrets de la vie.