Citations de Edgar Morin (courtes)

L'homme est un être culturel par nature parce qu'il est un être naturel par culture.
A force de sacrifier l'essentiel à l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel.
Les humains doivent se reconnaître dans leur humanité commune, en même temps que reconnaître leur diversité tant individuelle que culturelle.
La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources.
Le paradoxe des moments d'éternité qu'il nous arrive de vivre est qu'ils sont fugitifs.
Le consumérisme est l'addiction aux produits inutiles, à valeur illusoire ou imaginaire, parfois toxiques.
C'est toujours ce qui éclaire qui demeure dans l'ombre.
Si nous savons comprendre avant de condamner, nous serons sur la voie de l'humanisation des relations humaines.
Vivre est tout à fait irrationnel mais l'organisme vivant est organisé de façon tout à fait rationnelle.
Tout gain comporte perte, tout avantage inconvénient.
Nous sommes des somnambules éveillés.
Plus puissante est l'intelligence générale, plus grande est sa faculté de traiter des problèmes spéciaux.
Nous devons apprendre la patience dans l'impatience.
Fidel était à la fois un de Gaulle cubain et un Staline tropical.
Savoir voir nécessite savoir penser ce que l'on voit.
Une des meilleures choses au monde, la proximité d'une amitié lointaine.
Dans la vie, il faut être égoïste et sans coeur pour être heureux.
Être intelligent, c'est savoir combien on est idiot.
La politique révolutionnaire est la forme laïque et progressive de la religion, puisqu'elle veut relier les hommes entre eux.
Tous les ans, au Festival de Cannes, les vedettes impalpables quittent la pellicule. Et s'offrent au regard des mortels.
La pensée est la communication intelligente entre l'en deçà et l'au-delà de l'intelligence.
L'intelligence devrait se servir de la technique et non la servir.
C'est la surprise, l'étonnement qui nous oblige à évoluer.
Ce qu'on fait pour les autres, sans les autres, est contre les autres.
La conscience n'est jamais assurée de surmonter l'ambiguïté et l'incertitude.
La mondialisation est de l'interdépendance sans solidarité.
La connaissance est une navigation dans un océan d'incertitudes à travers des archipels de certitudes.
Vivre, c'est aller vers la mort en la combattant.
Il y a moins de désordre dans la nature que dans l'humanité.
Le sport de compétition est la forme civilisée du conflit.
Je pense qu'avant de présenter la démocratie comme solution il faut la présenter comme problème.
La méthode veut appréhender la complexité, non la complétude, car nous sommes condamnés à l'incomplétude.
Connaître et penser, ce n'est pas arriver à une vérité certaine, c'est dialoguer avec l'incertitude.
Le pourcentage de voleurs est le même dans toutes les communautés, même chez les gendarmes.
Il faut avoir peur de le dire : l'arme principale de la vérité est le mensonge.
L'injustice la plus grave n'est pas matérielle mais morale.
Être auteur, c'est assumer ses idées pour le meilleur et pour le pire.
Dès qu'un individu entreprend une action, quelle qu'elle soit, celle-ci commence à échapper à ses intentions.
La culture, c'est ce qui relie les savoirs et les féconde.
Les sciences humaines ignorent l'humain biologique, en font une entité sans corps et sans vie.
Une intelligence incapable d'envisager le contexte et le complexe planétaire, rend aveugle, inconscient et irresponsable.
La critique rate son but quand elle oublie l'aspect complexe, ou ambivalent ou équivoque des hommes et des choses.
Ce n'est pas seulement notre ignorance, c'est notre connaissance qui nous aveugle.
L'indifférence, ce gel de l'âme.
La connaissance progresse en intégrant en elle l'incertitude, non en l'exorcisant.
L'amour est un risque également pour autrui car ce n'est pas seulement soi que l'on engage.
L'avant garde qui préparait un autre futur est devenue l'arrière garde qui essaie de retarder la régression.
Il serait vertueux de dénoncer une hypocrisie s'il n'était vicieux d'attenter à une vie privée.
Les sciences biologiques ignorent ce qui fait l'humanité de l'humanité, la culture, le langage, l'esprit, la conscience.
Auto-éthique : résister à récriminations, reproches, ressentiment, apitoiement sur soi.
Le génie surgit dans la brèche de l'incontrôlable, justement là où rode la folie.
Qu'est-ce que l'amour ? C'est le comble de l'union de la folie et de la sagesse.
L'intelligence, ce n'est pas seulement ce que mesurent les tests, c'est aussi ce qui leur échappe.
Les sadiens sont des enfants qui jouent avec le feu.
Une société s'autoproduit sans cesse parce qu'elle s'autodétruit sans cesse.
L'espérance du possible s'enfante sur fond d'impossible.
La science nous éclaire et nous aveugle.
Problématiser est le premier apprentissage de liberté de l'esprit.
L'esprit humain crée des Dieux qui le domine et le subjugue alors qu'ils dépendent totalement de lui..
Dans le royaume de l'intellect, c'est l'inconscient qui se croit toute conscience.
La conscience des complexités suppose un esprit à la fois bienveillant et vigilant.
Connaître l'humain, c'est d'abord le situer dans l'univers, non l'en retrancher.
Le mot "élucider" devient dangereux si l'on croit que l'on peut faire en toutes choses toute la lumière.
Les choses évoluent et notre esprit doit être lui même en mouvement.
Les gens pensent souvent de manière binaire, dichotomique.
L'Europe a été massacrée par les financiers, les technocrates, les éconocrates les bureaucrates.
Le réel ne peut émerger, se décanter que si en même temps émerge, se décante l'irréel.
le renoncement au meilleur des mondes n'est pas le renoncement à un monde meilleur.
Le principe de précaution est l'antagoniste complémentaire du principe de risque.
L'honneur est la morale de l'égocentrisme.
Faut il plonger dans encore plus de chaos pour pouvoir espérer en sortir ?
Le temps en réalité est multiple, discontinu, convergent, orienté vers l'action.
Il faut du talent pour que l'erreur devienne féconde.
Plus la politique devient technique, plus la compétence démocratique régresse.
À vingt ans, je me tordais d'angoisse à multiplier mon âge par deux. Maintenant...
L'amour est un risque terrible car ce n'est pas seulement soi que l'on engage.
Il faut nous armer d'une ardente patience.
Dans toute foi, il y a un doute, profond, plus ou moins refoulé.
Rien n'est plus probable qu'adviennent des événements improbables.
L'homme porte le mystère de la vie qui porte le mystère du monde.
Nos points de vue doivent évoluer et s'amplifier avec l'évolution et l'amplification des processus.
La démence fait le mal, ce n'est pas le mal qui fait la démence.
L'amour est la véritable religion de l'hypercomplexité.
Mon meilleur conseiller, mon ami mortel, c'est le temps.
La cohérence pure, c'est du délire, c'est du délire abstrait.
La porosité entre élites économiques et politiques n'a jamais été aussi importante.
Un amour naissant inonde le monde de poésie.
La connaissance est en expansion accélérée, et aucune connaissance exhaustive ou définitive n'y est possible.
On en arrive à l'état de siège total contre les milliards d'invisibles passe-frontières et passe-murailles.
La prévisible imprévisibilité est arrivée.
La désespérance de vie a elle aussi augmenté.
L'humanité' souffre d'une immense carence introspective.
Nous connaissons de mieux en mieux la vie mais elle nous demeure de plus en plus mystérieuse.
Les temps contemporains nous montrent une technique qui se déchaîne en échappant à l'humanité qui l'a produite.
Qui augmente sa connaissance augmente son ignorance.
Le principe de précaution doit être inséparable du principe de risque.
Un même phénomène peut avoir deux ou plusieurs faces.
Je suis de plus en plus convaincu que transformation personnelle et transformation sociale ne peuvent qu'aller ensemble
Quelle tristesse de voir les nantis s'approprier le révolté que fut Albert Camus.
Je suis devenu un conservateur révolutionnaire. Il faut tout révolutionner, mais en conservant les trésors de notre culture.