Citations de Gaston Bachelard (courtes)

L'amour devient famille; le feu devient foyer.
Qui ne continue pas à apprendre est indigne d'enseigner.
Celui qui trouve sans chercher est celui qui a longtemps cherché sans trouver.
La forêt est un état d'âme.
La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres.
Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.
Une expérience scientifique est une expérience qui contredit l'expérience commune.
Toute connaissance est une réponse à une question.
Il ne saurait y avoir de vérité première. Il n'y a que des erreurs premières.
Toute nouvelle vérité naît malgré l'évidence.
La vie réelle se porte mieux si on lui donne ses justes vacances d'irréalité.
Pour être heureux, il faut penser au bonheur d'un autre.
L'imagination trouve plus de réalité à ce qui se cache qu'à ce qui se montre.
Dans la solitude nocturne, vous voyez passer les mêmes fantômes. Comme la nuit s'agrandit quand les rêves se fiancent.
La valeur d'une image se mesure à l'étendue de son auréole imaginaire.
L'Ecole polytechnique est aux mathématiques ce qu'est un dictionnaire de rimes à la poésie baudelairienne.
L'oiseau construirait-il son nid s'il n'avait son instinct de confiance au monde ?
Le paradis, à n'en pas douter, n'est qu'une immense bibliothèque.
La pensée doit commencer par un refus de la vie. La première pensée claire, c'est la pensée du néant.
Une aptitude ne reste une aptitude que si elle s'efforce de se dépasser, que si elle est un progrès.
Il faut forcer la nature à aller aussi loin que notre esprit.
Le réel n'est jamais ce qu'on pourrait croire, mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser.
Il faut que l'imagination prenne trop pour que la pensée ait assez.
Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.
Avant de penser, il faut étudier. Seuls les philosophes pensent avant d'étudier.
L'homme veut voir. La curiosité dynamise l'esprit humain.
Face au réel, ce qu'on croit savoir clairement offusque ce qu'on devrait savoir.
L'homme en tant qu'homme ne peut vivre horizontalement. Son repos, son sommeil est le plus souvent une chute.
Le noir est le refuge de la couleur.
Le poème est une grappe d'images.
Dès l'époque secondaire, les mollusques construisaient leur coquille en suivant les leçons de géométrie transcendante.
La connaissance s'élabore contre une connaissance antérieure.
La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire.
Avec les êtres vivants, il semble que la nature s'essaie à la facticité. La vie distille et filtre.
Les grandes passions se préparent en de grandes rêveries.
Quand il s'agit d'écrire des sottises, il serait vraiment trop facile un gros livre.
La manière dont on imagine est souvent plus instructive que ce qu'on imagine.
L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin.
Imaginer, c'est hausser le réel d'un ton.
Le visage humain est avant tout l'instrument qui sert à séduire.
Une connaissance générale est presque fatalement une connaissance vague.
Les êtres cachés et fuyants oublient de fuir quand le poète les appelle par leur vrai nom.
Nous comprenons la Nature en lui résistant.
L'être humain est une ruche d'Etres.
L'individu n'agit que s'il éprouve un besoin.
Le langage est aux postes de commande de l'imagination.
On ne veut bien que ce qu'on imagine richement.
La volonté de condamner emploie toujours l'arme qu'elle a sous la main.