Citations de Georges Perros (courtes)

Le suicide, ce n'est pas vouloir mourir, c'est vouloir disparaître.
La peur d'être déçu rend méchant.
L'écriture c'est passer le temps. La musique c'est le faire passer. La peinture c'est l'effacer.
Le dimanche est ennuyeux parce qu'il est dimanche pour tout le monde.
A quoi bon faire durer le plaisir, puisque c'est obligatoirement l'exténuer ?
Qui va au théâtre pour passer une bonne soirée est un piètre spectateur.
Aimer, c'est donner à quelqu'un le droit, sinon le devoir, de nous faire souffrir.
Les prix littéraires donnent un complexe de supériorité aux jurés et un complexe d'infériorité aux élus.
Le désespoir, c'est quand l'intelligence prend la souffrance à son compte.
Le mauvais comédien indispose. Le bon tranquillise. Le grand inquiète.
Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement, mais davantage que prévu.
On peut avoir du génie et être un imbécile. Le contraire est impossible.
Le charme essentiel de la femme consiste à faire passer ce qu'elle dit après ce qui émane d'elle.
L'érotisme, c'est de donner au corps les prestiges de l'esprit.
Ma seule et folle misogynie : je ne pardonne pas aux femmes d'aimer les hommes.
La peinture fait obstacle à la vision pour mieux capter l'invisible.
On écrit parce que personne n'écoute.
L'amour, c'est la dépendance de l'indépendance.
On ne peut pas se forcer à aimer, et c'est là précisément l'amour.
La poésie, c'est le temps durant lequel un homme oublie qu'il va mourir.
Le sexe, c'est un millier de femmes. Une femme, un millième de sexe.
En amour, tout s'annule au fur et à mesure. Tout est à refaire à chaque instant.
On a de l'humour dans la mesure où l'autre ne s'aperçoit de rien.
Le silence est la récompense du comédien.
Oisiveté mère de tous les vices et fille de toutes les vertus.
La vie est une aveugle qui tient l'homme en laisse.
Les acteurs vivent leur rôle, mais meurent pour rire.
L'homme naît bon. Ca commence à se dégrader entre six et sept mois.
Tout auteur dramatique digne de ce nom nous met sous le nez l'horreur et la grâce d'exister.
On cloue les cercueils comme si on avait peur que les morts s'envolent.
Il y a pire que la modestie. C'est la peur de l'orgueil.
Je suis sûr que Dieu existe. Quant à y croire, c'est une autre affaire.
La vie est démesurément longue, démesurément courte.
Il n'y a pas d'endroit agréable, puisque notre corps nous empêche de sortir.
L'amour c'est le coeur qui s'émeut en même temps que l'intelligence.
Le drame de la vie c'est qu'il peut ne rien s'y passer.
Le comble du pessimisme : croire à Dieu.
La femme est le pense-bête de l'homme.
On perd son sexe à imaginer celui des autres.
Mentir, c'est diviniser autrui.
L'amour, c'est comme si jamais on n'avait respiré.
Il ne se passe rien, et quand il se passe quelque chose, c'est la mort.
Dire je est incomparablement plus modeste que dire nous. Cela devrait aller de soi.
Tant qu'à faire d'écrire, il vaudrait mieux avoir du génie.
Ecrire, c'est renoncer au monde en implorant le monde de ne pas renoncer à nous.
La santé, c'est ce qui sert à ne pas mourir chaque fois qu'on est gravement malade.
Le théâtre, c'est la possibilité, pour un homme, de faire mourir des personnages qu'il a créés.
Qui écrit pour se sauver est foutu d'avance.
Avis. Tant qu'on peut en donner un, mieux vaut s'abstenir. La chose est sans importance.
L'homme pense seul et ne trouve de raisons de penser que par les autres.
Les sots mettent du temps pour comprendre. Les intelligents pour ne pas comprendre.
On prend toujours le ciel à témoin qu'on ne croit en rien.
L'homme s'appartient quand il ne se compare plus à aucun homme.
Tant qu'on est rien, on demande aux autres de nous trouver quelque chose.
L'homme qui lit n'est pas moindre que l'homme qui écrit.
La discipline, c'est d'aimer ce qu'on aime.
L'habitude, c'est l'animal en nous.
La femme, c'est le corps de l'homme.
L'intelligence, c'est de prévoir celle de l'autre.