Citations de Henri-Frédéric Amiel (courtes)

La vie est trop courte pour la gaspiller à poursuivre un amour impossible.
Vivre sans amour n'est pas vivre, et vivre dans l'amour sans souffrir est impossible.
Quand l'amour résiste à l'absence, il est à l'épreuve de tout.
Le monde est plein de faux amis, de fourbes et d'hypocrites au masque gracieux.
Les faux amis sont plus dangereux que les ennemis déclarés.
Une mère pleure en secret du châtiment qu'elle a dû infliger à son enfant.
Vouloir aimer sans risquer de souffrir est une contradiction, et vouloir vivre sans aimer, c'est se tuer.
La famille est le plus doux des liens.
On reconnaît l'amitié à ses effets, gardons-nous des fausses caresses, et discernons les faux amis.
L'amour est la suppression de la distance; il est, dans son essence, unification, identification, fusion.
Pour vivre en paix, trouvons la distance où nous ne nous gênons pas les uns les autres.
Plus on aime, plus on souffre.
La souffrance du corps est peu de chose vis-à-vis de la souffrance du coeur.
La rêverie est le dimanche de la pensée.
On n'est pas complètement homme tant qu'on ignore la femme.
Mon meilleur ami est celui auprès de qui ma pensée se réfugie et s'abrite.
Un paysage quelconque est un état de l'âme.
Non plus toi, non plus moi, mots que l'amour corrige : mais nous... sans fin et sans retour !
Avant de donner un conseil, il faut l'avoir fait accepter, ou mieux, l'avoir fait désirer.
Mon meilleur ami est le seul être au monde qui ait le pouvoir de me fortifier et de me consoler.
Gardez-vous de vos prétendus amis qui n'encouragent ni ne soutiennent.
Le coeur préfère l'amour qui fait souffrir à l'indifférence qui laisse isolé.
Gardons-nous des faux amis ; il n'est bonne dorure, ami, que d'être d'or.
Le vrai nom du bonheur, c'est le contentement.
Dis-moi ce que tu crois être et je te dirai ce que tu n'es pas.
Revois deux fois pour voir juste ; ne vois qu'une fois pour voir beau.
L'indifférence morale est la maladie des gens cultivés.
La vie sans poésie et la vie sans infini, c'est comme un paysage sans ciel : on y étouffe.
Le mariage doit être une éducation mutuelle et infinie.
La vie, c'est apprendre à surmonter les marées qui menacent de nous engloutir, surnager toujours.
La gentillesse, c'est l'art de plaire, sans prétention ni coquetterie.
La joie intense : se recueillir et se taire. Parler, c'est disperser.
J'ai horreur des risques, et je ne puis me décider à prêter à rire au destin.
On n'est pas toute sa vie à l'école, vient l'âge où il faut mettre en pratique.
Apparu, disparu, c'est toute l'histoire d'un homme, comme celle d'un monde et celle d'un infusoire.
Mille choses avancent ; neuf cent quatre-vingt-dix-neuf reculent : c'est là le progrès.
Il y a dix hommes en moi, suivant les temps, les lieux, l'entourage et l'occasion.
On comprend les femmes comme la langue des oiseaux, d'intuition ou pas du tout.
Le devoir est la nécessité volontaire.
Le philosophe est l'homme à jeun dans l'ébriété universelle.
Si nationalité, c'est contentement, Etat, c'est contrainte.
Chaque vie se fait son destin.
L'inachevé n'est rien.
La femme seule peut devenir âme de notre âme comme elle est chair de notre chair.
Le véritable artiste est celui qui simplifie tout.
L'humanité ne commence dans l'homme qu'avec le désintéressement.
Le charme : ce qui dans les autres nous rend plus contents de nous-mêmes.
Nous ne sommes jamais plus mécontents des autres que lorsque nous sommes mécontents de nous.
L'inconstance perd tout, en ne laissant mûrir aucune semence.
La France a toujours cru qu'une chose dite était une chose faite.
L'influence d'un mot, dit à son heure, n'est elle pas incalculable ?
Ce que l'homme redoute le plus, c'est ce qui lui convient.
Le monde est à la volonté bien plus qu'à la sagesse.
Qui perd la mémoire se ruine.
Le bonheur, c'est d'être consolé ; le courage, c'est d'être résigné.
Une erreur est d'autant plus dangereuse qu'elle contient plus de vérité.