Citations de Jacques Attali (courtes)

Les Justes meurent malgré leur justesse, les méchants survivent malgré leur méchanceté.
L'Eternité, l'Egalité et la Liberté sont des droits, la Fraternité est une obligation morale.
Comme au temps des plus anciens, nommer c'est reconnaître, c'est faire exister, c'est rendre éternel.
On peut forcer quelqu'un à faire quelque chose, on ne peut pas le forcer à y trouver son bonheur.
L'histoire s'écrit et se réécrit comme un livre. Elle est faite de mémoire et d'intuition.
Quiconque est un jour la cible d'une rumeur devient ensuite vulnérable à toutes les autres.
Nul adulte n'a jamais compris que, pour l'enfant, la solitude est pire que la douleur.
L'utopie est toujours une affaire d'aube, de lève-tôt ou de rêveurs éveillés.
Plus personne, ou presque, ne pense que voter peut changer significativement sa condition, a fortiori celle du monde.
La haine vient de la ressemblance.
La politique n'agit sur l'économie que si elle ne prétend pas le faire.
La survie de la langue passe par celle de la Culture qu'elle véhicule.
La ville est le seul être vivant capable de rajeunir vraiment.
Plus personne, ou presque, ne croit que changer la vie des autres est important pour soi.
Le nomade ne se met pas en marche s'il n'a pas une Terre promise à laquelle rêver.
Si le marché l'emporte sur la démocratie, il orientera la science dans des directions qui menaceront l'humanité.
La célébrité est une malédiction dont tous les hommes voudraient être les victimes.
L'Histoire moderne a montré que l'utopie est mère de toutes les dictatures.
On ne peut désigner le sommet d'une pyramide sans localiser sa base.
Egoïsme de prétendre vivre pour les autres : nul n'a besoin que l'on vive pour lui.
Tout ordre qui élimine l'esthétique comme langue et la séduction comme parole implique inévitablement la dictature.
La politique, même la plus généreuse, n'est pas affaire de bons sentiments.
On ne peut contraindre personne à se montrer fraternel.
Chacun, en Europe(s), souhaite, au mieux, rejoindre le nouveau monde ; au pire, en suivre les aventures à la télévision.
Une société se meurt quand les hommes y oublient de se méfier de leurs frères.
La parole est la première démonstration de la nécessité de l'autre.
Il n'y a pas de richesse sans créativité, ni de créativité sans démocratie.
Seul l'avenir donne un sens au passé.
L'utopie n'est que le nom donné aux réformes lorsqu'il faut attendre les révolutions pour les entreprendre.
Traversée directement par les désirs et les pulsions, la musique n'a jamais eu d'autre sujet que le corps.
Il revient à chacun de privilégier le droit à la dignité plutôt que le droit d'être le plus fort.
Il ne faut jamais laisser vivre trop longtemps un organigramme.
La drogue est le nomadisme de l'exclu.
Les médias servent d'amplificateurs de menaces.
Le marché pénalise les minorités pauvres, alors que la démocratie pénalise les minorités riches.
Le trafic d'influences constitue le pain quotidien du pouvoir.
Le désordre est l'état naturel du monde, la forme organisée y est l'exception.
La démocratie en Occident n'est plus, pour beaucoup, la grande affaire pour laquelle tant de générations se sont battues.
Ce qu'on nomme l'Histoire n'est qu'un roman inlassablement réécrit.
La création apparaîtra bientôt comme une activité socialement nécessaire, un travail utile et non plus un loisir.
Un discours est recevable dès l'intant qu'il produit un sens du monde pour celui qui l'énonce.
Et si la mort n'était qu'une infinie répétition du premier jour ?
Supprimer les guillemets des citations : une manière élégante de recycler les idées usagées.
Il n'est de désir que dans la jalousie.
C'est plus facile d'avoir chacun son dieu, ça permet d'être Dieu soi-même.
L'usage n'est plus que l'affichage de la vitesse de l'échange.
Pour avoir droit à une étincelle d'éternité, il faut avoir aimé.
La lucidité n'est rien d'autre qu'une ivresse de puissants.
Pour promettre l'Eternité, les religions restreignent les Libertés.
La marchandisation gagnant tout, jusqu'à l'homme lui-même, le monde deviendra une foire parcourue de bandes rivales.
Le temps a ceci de singulier qu'il s'écoute.
Le neuf suscite la colère des habitudes.
Le femme est le premier labyrinthe de l'homme.
Les leçons de l'Histoire enseignent que le sommet est le point le plus rapproché du précipice.
Les théologiens enseignent non pas comment réfléchir, mais seulement le résultat de leurs propres réflexions.
Rien, heureusement, n'est moins prévisible que la démocratie.
Rien n'est plus urgent que d'aimer.
Tout ce qui est encore beau à trente ans est triste à cinquante et grotesque à soixante.
Tokyo, faute d'espace, a su se rendre maître des techniques de miniaturisation.
Pour tous, il faudra faire de la création une ambition, de l'invention une exigence, du nouveau une nécessité !
Faire confiance doit devenir un droit de l'Homme.
Les vedettes ont toujours l'âge idéalisé de leur public.
La diligence est devenue automobile, le lavoir est devenu machine à laver, le conteur est devenu télévision.
Ce qui change le moins chez l'homme, ce sont les questions qu'il se pose sur lui-même.
Pour beaucoup d'humains, la liberté des autres est l'ennemi de leur survie.
La Terre est un objet vivant parcouru de nomades de plus en plus nombreux.
Toute mort est la première.
Faut-il se contenter du monde comme il est et de l'Histoire comme elle vient ?
La création est le seul substitut raisonnable à la violence.
Jamais une démocratie n'a fait jusqu'ici la guerre à une démocratie.
Etre mort, est-ce commencer à s'intéresser au chagrin des autres ?
L'autre est le seul moyen d'être certain de sa propre existence.
Le problème majeur, demain, sera d'apprendre à gérer la mondialité des problèmes.
Il n'y a sans doute rien à espérer de l'avenir.
Moi, Tout, Partout, Tout de suite. - Tel est l'art du temps.
Les hommes sont-ils capables de laisser les autres être heureux ?
Pourquoi punir le valet pour le crime du maître ?
Le droit de se faire plaisir, la liberté de consommer finiront par menacer de mort les sociétés les plus prometteuses.
La tragédie de l'homme, c'est que quand il peut faire quelque chose, il finit toujours par le faire.
Tout créateur a le sentiment qu'il n'est que le porte-plume de quelque chose qui le dépasse.
On ne désire jamais que ce qu'un autre désire.