Citations de La bruyère (courtes)
La vie est une tragédie pour celui qui sent et une comédie pour celui qui pense.
Il y a quelques rencontres dans la vie où la vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde.
Les gens faux sont amis de la sobriété.
Il faut rire avant d'être heureux, de peur de mourir sans avoir ri.
A quelques-uns l'arrogance tient lieu de grandeur ; l'inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d'esprit.
La valeur d'un homme s'estime dans ce monde d'après sa conduite.
Vouloir oublier quelqu'un, c'est y penser.
Lorsqu'on désire, on se rend à discrétion à celui de qui on espère.
Le plaisir le plus exquis est de faire plaisir aux autres.
La moquerie est souvent indigence d'esprit.
Il vaut mieux s'exposer à l'ingratitude que de négliger son devoir envers les affligés.
La moquerie est de toutes les injures celle qui se pardonne le moins.
Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères.
Les visites font toujours plaisir, si ce n'est en arrivant, du moins en partant.
La fausse modestie est le dernier raffinement de la vanité.
Toute révélation d'un secret est la faute de celui qui l'a confié.
Ce qui barre la route fait faire du chemin.
Les amours meurent par le dégoût, et l'oubli les enterre.
C'est un excès de confiance dans les parents d'espérer tout de la bonne éducation de leurs enfants.
L'entêtement et le dégoût se suivent de près.
Les hommes n'aiment point à vous admirer, ils veulent plaire.
Il se croit des talents et de l'esprit : il est riche !
Les esprits forts savent-ils qu'on les appelle ainsi par ironie ?
Il y a un goût dans la pure amitié où ne peuvent atteindre que ceux qui sont nés médiocres.
Il n'y a guère au monde un plus bel excès que celui de la reconnaissance.
La valeur d'une personne dans ce monde est estimée en fonction de la valeur qu'elle s'attribue.
A parler humainement, la mort a un bel endroit, qui est de mettre fin à la vieillesse.
Des difficultés poussent les miracles.
Un caractère bien fade est celui de n'en avoir aucun.
Un beau visage est le plus doux de tous les spectacles.
Les hommes et les femmes conviennent rarement sur le mérite d'une femme : leurs intérêts sont trop différents.
La fausse pudeur est le raffinement de la vanité. C'est un mensonge.
Ceux qui font le pire usage de leur temps sont les premiers à se plaindre de sa brièveté.
La vraie grandeur se courbe par bonté vers ses inférieurs et revient sans effort dans son naturel.
Cette affectation que quelques-uns ont de plaire à tout le monde.
La plupart des hommes passent la première moitié de leur vie à rendre la seconde moitié misérable.
C'est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique.
Les gens déjà chargés de leur propre misère sont ceux qui entrent davantage par la compassion dans celle d'autrui.
La politesse fait paraître l'homme au dehors comme il devrait être intérieurement.
La philosophie, elle nous fait vivre sans une femme ou nous fait supporter celle avec qui nous vivons.
La moquerie est souvent le résultat d'une pauvreté d'esprit.
Comme les hommes ne se dégoûtent point du vice, il ne faut pas aussi se lasser de leur reprocher.
Les jours, les mois, les années s'envolent et s'enfoncent irrémédiablement dans l'abîme du temps.
Le plaisir de la critique nous ôte celui d'être vivement touchés de très belles choses.
Si la pauvreté est la mère de tous les crimes, le manque d'intelligence en est le père.
Entre le bon sens et le bon goût, il y a la différence de la cause à son effet.
L'amour qui naît subitement est le plus long à guérir.
Le plus grand effort de la passion est de l'emporter sur l'intérêt.
Quel moyen de comprendre, dans la première heure de la digestion, qu'on puisse quelque part mourir de faim ?
Rien ne fait plus d'honneur au prince que la modestie de son favori.
Quand un livre élève l'âme, soyez sûr qu'il est fait de main de maître.
Le temps, qui fortifie les amitiés, affaiblit l'amour.
Le souvenir de la jeunesse est tendre dans les vieillards.
Si la pauvreté est la mère des crimes, le défaut d'esprit en est le père.
Le caprice chez la femme est l'antidote à la beauté.
N'attendez pas d'être heureux pour rire... Vous risquez de mourir et de ne jamais avoir ri.
Chassez un chien du fauteuil du roi, il grimpe à la chaise du prédicateur.
L'impossibilité où je suis de prouver que Dieu n'existe pas me fait découvrir son existence.
Il y a du plaisir à rencontrer les yeux de celui à qui l'on vient de donner.
Regretter ce que l'on aime est un bien, en comparaison de vivre avec ce que l'on hait.
Ceux qui emploient mal leur temps sont les premiers à se plaindre de sa brièveté.
Le stupide est un sot qui ne parle point, en cela plus supportable que le sot qui parle.
Il ne faut ni vigueur, ni jeunesse, ni santé pour être avare.
Le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui.
L'esprit de parti abaisse les plus grands hommes jusqu'aux politesses du peuple.
Le contraire des bruits qui courent des affaires ou des personnes est souvent la vérité.
Il faut rire avant que d'être heureux, de peur de mourir sans avoir ri.
L'on n'aime bien qu'une seule fois, c'est la première ; les amours qui suivent sont moins involontaires.
Les plus grandes choses n'ont besoin que d'être dites simplement.
Les enfants n'ont ni passé ni avenir ; Ils apprécient le présent, ce que très peu d'entre nous font.
La plupart des hommes emploient la meilleure partie de leur vie à rendre l'autre misérable.
la femme galante se fait craindre et la coquette se fait haïr.
Ce qui est dans les grands splendeurs, somptuosité, est dissipation, folie, ineptie dans le particulier.
Il n'y a pas d'excès au monde aussi louable que la gratitude excessive.
Jeunesse du prince, source des belles fortunes.
Le dépensier vole ses héritiers, l'avare se vole lui-même.
L'on est plus sociable et d'un meilleur commerce par le coeur que par l'esprit.
Ne songer qu'à soi et au présent, source d'erreur dans la politique.
L'on voit des hommes tomber d'une haute fortune par les mêmes défauts qui les y avaient fait monter.
C'est une grande difformité dans la nature qu'un vieillard amoureux.
Il y a dans les meilleurs conseils de quoi déplaire.
Les enfants n'ont ni passé ni avenir et, ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent du présent.
Le temps rend l'amitié plus forte, mais l'amour plus faible.
Tout notre malheur vient de notre incapacité à être seul.
Rien ne ressemble mieux à une vive amitié, que ces liaisons que l'intérêt de notre amour nous fait cultiver.
Les femmes sont extrêmes ; elles sont meilleures ou pires que les hommes.
Il y a dans quelques hommes une certaine médiocrité d'esprit qui contribue à les rendre sages.
L'éloquence est au sublime ce que le tout est à la partie.
Les médecins laissent mourir, les charlatans tuent.
Tout est tentation à qui la craint.
On guérit comme on se console : on n'a pas dans le coeur de quoi toujours pleurer et toujours aimer.
L'égalité des possessions et des richesses entraîne une anarchie universelle.
Amas d'épithètes, mauvaises louanges : ce sont les faits qui louent, et la manière de les raconter.
La libéralité consiste moins à donner beaucoup qu'à donner à propos.
Les mourants qui parlent de leur testament peuvent s'attendre à être écoutés comme des oracles.
La logique est la technique par laquelle nous ajoutons la conviction à la vérité.
La générosité consiste moins à donner beaucoup qu'à donner au bon moment.
Les grands hommes n'ont ni aïeuls ni ascendants ; ils composent seuls toute leur race.
Un homme qui a vécu dans l'intrigue un certain temps ne peut plus s'en passer.
Le sage guérit de l'ambition par l'ambition même.