Citations de Simone Weil (courtes)

La joie est notre évasion hors du temps.
Dans le domaine de l'intelligence, la vertu d'humilité n'est pas autre chose que le pouvoir d'attention.
La contemplation du temps est la clef de la vie humaine.
Accepter le mal qu'on nous fait comme remède à celui que nous avons fait.
La plénitude de l'amour du prochain, c'est simplement d'être capable de lui demander : "Quel est ton tourment ?"
Aimer un être, c'est tout simplement reconnaître qu'il existe autant que vous.
L'obéissance à un homme dont l'autorité n'est pas illuminée de légitimité, c'est un cauchemar.
Le chrétien est un mauvais païen, converti par un mauvais juif.
Toutes les tragédies que l'on peut imaginer reviennent à une seule et unique tragédie : l'écoulement du temps.
La vulnérabilité des choses précieuses est belle parce que la vulnérabilité est une marque d'existence.
Ce monde est la porte d'entrée. C'est une barrière. Et, en même temps, c'est le passage.
Argent, machinisme, algèbre ; les trois monstres de la civilisation actuelle.
Dieu ne peut être présent dans la création que sous la forme d'absence.
La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer jusqu'à l'âme.
Le triomphe de l'art est de conduire à autre chose que soi.
Nous ne possédons rien au monde - car le hasard peut tout nous ôter - sinon le pouvoir de dire "je".
La beauté, c'est l'harmonie du hasard et du bien.
Dès qu'on a pensé quelque chose, chercher en quel sens le contraire est vrai.
Le beau est ce qu'on ne peut pas vouloir changer.
Les opprimés en révolte n'ont jamais réussi à fonder une société non oppressive.
La pureté est le pouvoir de contempler la souillure.
Un homme qui serait seul dans l'univers n'aurait aucun droit, mais seulement des obligations.
Le mal est à l'amour ce que le mystère est à l'intelligence.
Toute forme de récompense constitue une dégradation d'énergie.
C'est un grand danger d'aimer Dieu comme un joueur aime le jeu.
Toute douleur qui ne détache pas est de la douleur perdue.
La politique m'apparaît comme une sinistre rigolade.
L'enfer c'est de s'apercevoir qu'on n'existe pas et de ne pas y consentir.
Parmi les êtres humains, on ne reconnaît pleinement l'existence que de ceux qu'on aime.
Mort. Etat instantané, sans passé ni avenir. Indispensable pour l'accès à l'éternité.
On peut, si on veut, ramener tout l'art de vivre à un bon usage du langage.
Nous vivons ici-bas dans un mélange de temps et d'éternité. L'enfer serait du temps pur.
Dieu ne juge pas : par lui les êtres se jugent.
Accepter d'être soumis à la nécessité et n'agir qu'en la maniant.